Savons-nous à quel point une attitude bienveillante peut être bienfaisante ? Sans doute bien plus que nous pouvons l’imaginer... Georges Vaucher en a lui-même été bénéficiaire, et il a souvent à son tour apporté soutien et chaleur humaine à qui en avait besoin. Voici un extrait de ses mémoires, dans Là-bas chantent les cigales :
Le jeune homme disait certainement la vérité. Quand son regard se posait sur moi, il me faisait penser à un jeune loup prêt à mordre. Enfin, voici le logis avec sa grande cheminée et son trépied pour cuisiner. Sur la table ronde, parmi d’autres matériaux, se trouvait une épée tronçonnée, très commode pour les fouilles dans les gisements préhistoriques. Le feu qui couvait sous la cendre, bientôt ranimé, chauffa l’huile dans la poêle. Rapidement, je battis six œufs et m’accroupis. « Monsieur, je ne comprends pas ! Vous savez que je sors de prison, que je n’ai pas d’argent, vous me tournez le dos et il y a un poignard sur la table ! » Je me redressai en riant et dis : « Tu attendras bien que j’ai terminé l’omelette ? »